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Respirer dehors fait du bien, c’est une intuition que nous partageons tous.
Mais qu’en est-il lorsqu’il s’agit de travailler ?
La recherche scientifique le confirme : notre cerveau et notre corps adorent l’extérieur.
Voici un tour d’horizon des principales études.
La nature, notre endroit préféré
Dans l’étude de Kalevi Korpela (2001), 48 % des participants citent un lieu naturel comme endroit préféré pour se sentir bien.
En comparaison, seuls 19 % répondent “chez soi” et à peine 5 % se sentent mal dans un environnement naturel (contre 25 % en ville).
Presque 1 personne sur 2 se ressource mieux dehors dans un environnement naturel que n’importe où ailleurs.
Moins de stress, plus de productivité
Patrik Grahn & Ulrika Stigsdotter (2003) : les habitants qui se promènent souvent dans des parcs rapportent une réduction de stress perçu de près de 30 % par rapport à ceux qui ne fréquentent pas les espaces verts.
Jongkeun Lee (2009) : après 3 jours en milieu naturel, les participants présentaient une diminution moyenne de 15 % de leur taux de cortisol (hormone du stress), une pression artérielle plus basse et une fréquence cardiaque plus stable.
Michael Lamb & Ryan Kwok (2016) : le stress réduit la mémoire de travail et l’attention. À l’inverse, moins de stress équivaut à jusqu’à +20 % de productivité au travail.
Pas besoin d’une cabane en montagne
Anthony Klotz & Mark Bolino (2017) montrent que quelques minutes par jour suffisent pour enclencher des effets positifs grâce aux sens : lumière, vent, sons naturels.
Un simple jardin, une terrasse ou un toit aménagé peuvent donc offrir une grande partie de ces bénéfices.
Bien-être et émotions positives
Terry Hartig (2003) : après une marche en extérieur, les participants rapportent une baisse de 25 % des émotions négatives comme la colère.
Jo Barton & Jules Pretty (2010) : seulement 5 minutes d’activité physique en plein air améliorent déjà l’estime de soi et l’humeur.
Lisa Holden & Sarah Mercer (2014) : l’exposition à la nature améliore significativement l’attention soutenue et la mémoire de travail.
Quand les géants montrent l’exemple
Apple : son siège est passé de 20 % à 80 % d’espaces verts en quelques années (O’Brien, 2016).
Facebook : plusieurs hectares de toits ont été transformés en jardins accessibles aux collaborateurs (Kwun, 2018).
Pour ces entreprises, investir dans la nature, c’est investir dans la performance.
Une confirmation récente : 30 minutes suffisent
Per Andreasson (2025) : dans une étude pilote menée auprès de salariés, 30 minutes de travail en extérieur par jour pendant 5 jours suffisent à :
- réduire les marqueurs de stress de 15 % en moyenne,
- améliorer la concentration auto-déclarée,
- être perçu comme facile à mettre en place au quotidien.
En résumé
Les études récentes (Engelend, 2018) montrent que changer la configuration des bureaux intérieurs — open space, flex office ou bureaux fermés — n’a pas d’effet significatif sur le stress perçu.
En clair : déplacer les cloisons ou changer le mobilier ne suffit pas à améliorer durablement le bien-être psychologique des salariés.
En revanche, introduire l’extérieur change la donne :
– Réduction du stress de 15 à 30 %,
– Productivité accrue de jusqu’à 20 %,
– Bien-être émotionnel amélioré dès 5 minutes passées dehors.